samedi 18 septembre 2010

Au jardin d'Alain Toublan à la Chapelle sur Erdre (Loire-Atlantique), hier après-midi

Notre périple nantais avec l'Ecole du Paysage (cf billets précédents de cette semaine) s'est achevé par le visite de trois jardins privés aussi somptueux les uns que les autres, dans le beau coin boisé de la Chapelle sur Erdre, au bord de la rivière éponyme.

Première étape : cap sur le jardin d'Alain Toublan, jardinier amateur passionné qui a créé -et continue de créer- ce jardin de toutes pièces au cours des vingt dernières années. Le temps dont il dispose désormais lui permet d'opter pour une pratique jardinière "intensive": mixed borders à l'anglaise, tailles scrupuleuses, potager..., que peu pratiquent encore aujourd'hui. Mais c'est sans doute là qu'est la vraie vie: à vivre son jardin, à le bêcher, à le tailler, à l'observer.

Entre élégantes graminées effeuillées et coin "salon de plein air" savamment agencé, on s'aperçoit vite ici que tout est travaillé avec soin

A la question que je lui pose sur la durée d'entretien, celui-ci arbore un énorme sourire en me répondant: "pas plus de 35 heures par semaine!". Et pour cause, la visite confirme que 1500 m² peuvent parfaitement occuper les journées entières d'un seul homme!

Le Potager de Louise, hommage à sa grand-mère creusoise. Un coin intimiste, des dahlias en bord de rang; et sur le côté sud, à l'opposé de la charmille, des fruits rouges et du lierre (pour les oiseaux)

On est ici dans une vision anglo-saxonne du jardin ouvert: "je veux que les joggeurs et les passants laissent passer leur regard dans mon jardin". Pas de haie mono-spécifique donc, au contraire, une haie ouverte, presque clairsemée au premier abord, mais en fait savamment travaillée, avec des arbustes qu'il a à coeur d'ébrancher à la base (parfois jusqu'à 2m) pour donner de la transparence, laisser la lumière s'accrocher aux troncs et ainsi les mettre en valeur, multiplier les points de regards.


Arbousier ébranché sur 1,50m : un des parti-pris forts du jardin, à côté de pots qui accueillent les plantes les plus gélives

L'approche paysagère à l'anglo-saxonne se retrouve aussi dans les courbes, qui apportent beaucoup de douceur et de surprises à un jardin initialement rectangulaire.

Des fleurs 11 mois sur 12! Ici, superbe treille en bois et rosier Iceberg, au pied duquel les vivaces s'agencent dans un esprit très mixed-borders à l'anglaise

Ce jardin est travaillé au naturel: aucun déchêt vert n'en sort, tout est broyé (un broyeur est partagé avec 2 autres voisins) puis réutilisé en paillage, même la tonte; l'arrosage est réduit au minimum.

La structuration de l'espace se fait par quelques grands sujets soigneusement choisis pour ne pas dépasser une certaine hauteur, évitant ainsi élagage ultérieur ou assombrissement du jardin. Je vois trop de jardins refermés par des arbres trop nombreux et trop grands qui les étouffent... Ca me fait toujours du mal pour eux. Ensuite, les vivaces sont ici nombreuses et permettent un florissement continu quasiment toute l'année.


Un endroit où il fait bon se reposer

Un grand merci Alain pour ce superbe moment et ce cidre local délicieux; votre jardin est bien celui où le temps s'arrête. A très bientôt.

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