Août 2012, escapade grecque.
Sur la route du retour vers Athènes, je suis attendu au Jardin qui héberge le siège de la MGS (Mediterranean Garden Society), qui agit comme un grand forum promouvant à travers le monde les plantes et le jardinage adaptés aux régions du globe concernées par ce climat. Athènes en est le siège historique et le lieu d'expérimentation de la flore méditerranéenne au sens large (Australie, Afrique du Sud, Mexique...) depuis 1965.
Lors de ma dernière visite au jardin en mai dernier, la responsable du lieu m'avait évoqué un bosquet de pins qui donnait trop d'ombre sur la pépinière. J'avais alors proposé de m'en occuper lors d'une prochaine venue.
Chose faite la semaine dernière !
Un lieu situé à quelques dizaines de kilomètres du centre d'Athènes, qui accueille près de 500 espèces, accessible à la visite aux membres de la MGS.
L'objectif de l'intervention était multiple:
- faire revenir la lumière au centre du bosquet de pins (Pinus halepensis : pin d'Alep / Pinus pinea : pin parasol), qui accueille une pépinière à leurs pieds
- donner plus de grâce à leur port
- laisser plus d'espace à un splendide Brachychiton (un arbre de la famille des Sterculiaceae, originaire d'Australie et de Nouvelle-Guinée).
La tronçonneuse servira aux branches maîtresses, le reste est travaillé à la scie arboricole, au sécateur de force et au sécateur à main
De constants allers-retours au sol permettent de remonter sur l'échelle en sachant parfaitement quelle branche doit rester et laquelle doit être proprement retirée
Après ces physiques opérations, et dès que la température est un peu redescendue (disons 35°C...) j'ai pû arpenter de nouveau le jardin et voir comment sa physionomie avait changé depuis le printemps. Ici, mis à part quelques plantes qui profitent de l'ombre de la véranda ou de murs bien abrités, la plupart sont "summer-deciduous" (littéralement : caduques d'été): elles perdent leur feuillage en été. Cette mise en dormance estivale est une tactique en réponse à l'absence d'eau durant les 5 à 6 mois de sécheresse de l'été grec. Ainsi, elles survivent, avant de refaire leur floraison ou leur feuillaison dès les premières pluies de fin septembre ou d'octobre. Mais là, l'été 2012 bat des records de sécheresse : des niveaux de précipitations pas vus depuis l'hiver 2000/2001, dignes d'un désert (266 mm en un an...).
Une physionomie où la teinte principale est le roux blond, d'où émergent les masses des buissons aromatiques et sclérophylles (littéralement, à feuilles résistantes) et l'ombre légère des pins et cyprès
Un jardin composé de plus de 500 espèces différentes, originaires de tous les coins du monde dont le point commun est le "biome" méditerranéen. Ici une sauge de Somalie.
Rosa 'Mermaid', qui refait quelques boutons floraux en plein été, après une floraison spectaculaire en mars/avril
Une exception aux caducifoliés qui n'ont plus leur feuillage l'été : un Epipyllum oxypetalum, une Cactaceae luxuriante native du Mexique et du Honduras. Photographiée deux jours avant la spectaculaire floraison. Frustrant ! Bien à l'abri sur la véranda, elle profite de la fraîcheur des murs épais de la maison et des rayons doux du soleil de la fin de journée et peut ainsi prospérer sans craindre les brûlures solaires.
Prochain objectif : y revenir sous peu et voir le jardin en hiver, lorsque les bulbeuses et les vivaces montreront tout leur charme. Avec encore une physionomie radicalement différente.
Bonne fin d'été à chacun en attendant (et bonne rentrée!).
Quelques liens utiles :
Site de la Mediterranean Garden Society
Dernier article en date du blog sur le jardin suite à une visite en mai 2012, publié en juin dernier