jeudi 23 juin 2011

Château de Versailles ce matin : Bernar Venet, foins au hameau de la Reine et... Louis XIV

Moments choisis d'une journée passée en compagnie des jardiniers de l'équipe d'Alain Baraton à Trianon.


Depuis la place d'Armes, la cathédrale St Louis qui est maintenant familière de ce blog est bien modeste devant l'acier rouillé des sculptures pour le moins monumentales de Bernar Venet.


Mais le lieu s'y prête : à lieu monumental, installations monumentales. Effectivement, pour Koos & Murakami, je dois dire que j'étais plus que réservé, mais là, la matière et ces lieux "chargés" forment un bel ensemble.



Pendant ce temps, au hameau de la Reine, les prairies continuent à pousser, loin de la foule pressée. Bientôt les jardiniers feront les foins, les sculptures partiront plus loin. Mais d'ici là, l'été réserve plein de surprises, pour le moins !

mardi 14 juin 2011

Profusion de géranium. Balcon du Péloponnèse, mai dernier


On a souvent tendance à rejeter en bloc les géranium, trop achetés, trop plantés, trop vite gelés.

Qui n'a pas en tête ces maisons qui rivalisent chacune à coup d'engrais et de rachat permanent de geranium lierre pour fleurir les balcons...
Mon prof d'écologie les appelle les "stakhano du Pelargo". Le paysagiste Bernard Lassus préfère lui le concept d' "habitants paysagistes", où la notion de jardin de devant (le "front garden" de nos voisins d'outre-manche) prend tout son sens : on décore (car c'est le mot) son jardin non pas tant pour soi que pour les autres.

Un jardin pour attirer l'attention, en quelque sorte.

Ici, en Grèce, il y a quinze jours.
Un balcon d'une maison de ville, flanqué de Pelargonium rouge et de leurs pots brique, où quelques touches de blanc essaient tant bien que mal d'émerger.
On voit d'ailleurs qu'ici la nature aime à se nicher dans les gouttières : on aperçoit au-dessous du balcon les feuilles violet foncé d'une Tradescentia (la "misère" en vernaculaire). C'était un soir où les hirondelles menaient un ballet somptueux et me faisaient lever les yeux.

L'objectif est atteint : attirer les regards.

Potager du roi, avant le crépuscule. Derniers rayons sur les lavandes royales



21h23, il y a huit jours.
Derniers rayons, l'humidité qui tombe peu à peu, la lavande qui exhale encore sa suave fragrance... Et les 9 hectares du lieu qui sombreront bientôt dans le crépuscule.

Petit flash-back sur la taille des lavandes l'été dernier

lundi 13 juin 2011

Lumières du soir au château

Construit autour du mythe solaire, le château de Versailles de Louis XIV est magnifié par les rayons du couchant inondant de soleil la galerie des glaces, située plein ouest. Le mythe veut qu'à la Saint Louis, le 25 août, le soleil se couche exactement dans l'axe du Grand Canal et de l'Etoile royale, au fond du parc.

Mars dernier, les statues encore emmaillotées répondent par leur cache-nez vert aux topiaires d'ifs et de buis. Les degrés mènent le regard vers le Parterre d'Eau et les façades baignées de soleil.


Et en descendant quelques centaines de mètres vers l'Orangerie et la Pièce d'Eau des Suisses, on gagne le Potager par l'Allée du roi. Souvenez-vous, la grille royale, qui sépare les deux domaines...

La semaine dernière au Potager, en contrebas de l'Orangerie royale. Le couchant joue avec les fleurs des parcelles maraîchères, entre artichauts et fenouils.

dimanche 12 juin 2011

Coucher de soleil au potager

Bouquet de lavandes au Potager du roi de Versailles: les abeilles profitent encore un peu du nectar avant la fin de la journée.

Le Potager n'est jamais aussi beau que le matin et le soir. Nous fêtions dignement la proche fin d'année, devant les 9 hectares inondés des derniers rayons du soleil.
Les alignements de légumes et de fleurs orientés resplendissaient. Impossible de tenir en place, j'ai couru vers les jardins en creux pour immortaliser quelques clichés baignés de cette inimitable lumière.

Le carré des Artichauts, Cynara scolimus, de la famille des Astéracées.

lundi 6 juin 2011

Blanc bleu vert : trilogie grecque sous la lumière du matin

La semaine dernière, de bon matin dans les Cyclades.

Ficus elastica contre blanc immaculé : contraste saisissant. Il faut à cet arbre de la famille des Moracées un minimum 12°C, donc impossible pour lui de quitter cette station thermophile en plein coeur de village, à l'abri des vents froids... On ne va pas le plaindre.

Les feuilles coriaces et luisantes couvrent un tronc qui peut atteindre 60 mètres dans son habitat naturel (Inde, Himalaya, Birmanie, Java, Malaisie). Ici, il apporte un peu de fraîcheur et d'ombre au pied d'une église de quartier, située dans un dédale de murs plus blancs les uns que les autres.



C'est l'heure où les lumières sont encore chaudes, le ciel se sature peu à peu, la chaleur monte. Le photographe plongé dans les artères calmes et odorantes des ruelles se régale...

vendredi 3 juin 2011

Eloge du Bougainvillée

Couleurs saturées des bractées, souvent en contraste avec un ciel azur : les Bougainvillées bercent mes voyages en Provence, Côte d'Azur et pourtour méditerranéen depuis mon enfance. Ces teintes extrêmes m'ont toujours fortement marquées, participant sans doute depuis ma vie à Nouméa de ma passion pour la flore tropicale & méditerranéenne.

Fleurs tubulaires blanc crème quasi insignifiantes, mais ce sont les "bractées pétaloides" qui donnent la teinte à cet arbuste. Un must en grimpante.

Petite ville à l'influence vénitienne du Golfe d'Argolide, Péloponnèse, Grèce : Nafplio. Les Bougainvillea spectabilis longent les façadent puis redescendent des toits, ponctuant de leurs grappes colorées les rues de ce petit paradis.

Ici dans sa teinte bronze orangé : un peu plus frileux encore que l'espèce type "Bougainvillea glabra" fuchsia. On ne trouve pas de Bougainvillée (ou Bougainvillier) en climat froid, sinon sous serre exclusivement : cet arbuste de la famille des Nyctaginacées a une rusticité spécifique : il résiste à de courtes périodes seulement à 0°C. C'est comme pour les légumes : je préfère les légumes de saison et du coin, comme ça quand on visite un pays on est beaucoup plus dépaysé.

Je déteste la mode des plantes tropicales qui tentent d'égayer les bureaux parisiens éclairés aux lumières artificielles: ces pauvres Broméliacées et autres Kalankoé dans leur cultivars chamarés et biberonnés d'engrais me font de la peine. Je préfère les observer dans leur biotope d'origine !

Contrastes et saturations poussés à l'extrême, comme la Grèce des Cyclades sait en produire.

Au Cap-Vert, il y a quelques années. En plein mois de janvier, naturellement, l'île de Fogo est déjà au printemps !

Attention à bien le palisser : cet arbuste, s'il se plaît, se développe vigoureusement. Leur entretien doit être mené avec soin : les branches sont ponctuées de pointes qui me rappellent de bons souvenirs de taille...

mercredi 1 juin 2011

Eloge du Pittosporum

Difficile de photographier la fragrance, divine... Cyclades, mai 2011.


C'est la saison qui veut ça : les Pittosporum (Angeliki en grec) sont en fleurs. A condition certes qu'elle ne soit pas taillée, cette espèce appartenant à la famille des Pittosporacées
fleurit abondamment et son odeur est absolument exquise, sucrée, un peu vanillée, émanant de fleurs blanc crème de petite taille. Les baies qui s'ensuivent sont beaucoup plus grosses, aux belles graines rouges.
Elle n'est pas native de Grèce mais vient de Chine & du Japon.

Ce buisson sempervirent est aussi conduit en arbre autour du pourtour méditerranéen, filtrant les rayons du soleil et permettant de se tenir dessous, au frais. Comme ci-dessous, dans un monastère paisible des Cyclades, la semaine dernière.

Pittosporum tobira (à gauche) : jamais vu de si beau, contre Ficus benjamina (à droite de l'escalier). Cyclades grecques, la semaine dernière.


C'est un buisson dense qui peut s'utiliser aussi en alignement ou en alternance pour une haie, ou bien pour marquer avec grâce un point précis du jardin, comme ci-dessous dans un jardin de Cannes : comme les topiaires à Versailles qui parsèment les alignements de buis, ici un pied de Pittosporum vient animer le début de l'emmarchement, avant une enfilade de Romarins. Effet vert garanti toute l'année, avec une succession florale très intéressante.

Cannes, été dernier. Pittosporum au pied des marches : vert acide contre vert gris, contraste avec la pierre : encore un camaïeu de couleurs parmi un nuancier infini...

Détail de la fleur, prise la semaine dernière.