lundi 9 août 2010

balade à Port-Cros, flore méditerranéenne de l'étage thermophile et quelques superbes espèces endémiques



Samedi dernier : cap sur Port-Cros!

Après 30 minutes de traversée au départ d'Hyères, me voilà au port de Port-Cros. De là part un sentier sinueux, appelé sentier des plantes : j'y cours! Il permet de découvrir avec bonheur la flore de l'étage thermoméditerranéen, côté nord de l'île : tout proche du niveau de la mer, abrité des vents, ce micro-climat bénéficie de températures moyennes annuelles supérieurs à 15 ou 16°. C'est un étage qui se cantonne à la frange littorale, où l'on trouve l'euphorbe arborescente, le pistachier-lentisque, la myrte... On dit que les noyaux d'olive y germent spontanément...

Observons de plus près ces fourrés thermophiles.


Barbe du Jupiter, Anthyllis barba-jovis (Fabacées) / espèce protégée au plan national
Jupiter avait-il la barbe d’un bleu vert ? rien n’est moins sûr. Elle devait cependant être aussi soyeuse que les feuilles composées duveteuses de cet arbrisseau halophile (qui aime le sel) pouvant atteindre 2 mètres de haut. Bel exemple ici en bord de mer, la couleur est vraiment somptueuse. Au printemps, elle se couvre d'une multitude de fleurs blanc cassé virant sur le jaune. Il faudra y retourner!
Particularités
Cet arbrisseau apprécie les sols rocheux du bord de mer d’où sa raréfaction suite à l’exploitation abusive de la côte depuis 50 ans. Particulièrement résistante aux embruns et bien adaptée aux conditions délicates de survie dans des milieux ventés, salés, chauds et secs, elle est souvent utilisée pour la restauration des milieux dégradés.
On la trouve seulement à Port-Cros, à Porquerolles, au Cap Lardier et sur la presqu'île de Giens : la bienveillance est de mise.


Herbe-aux-chats, Teucrium marum : endémique de Port-Cros et de Porquerolles
Sous-arbrisseau rameux d'un gris somptueux, accroché devant la falaise. Ses petites feuilles argentées persistantes se détachent bien sur la mer azur... Ce Teucrium affectionne les zones sèches et pierreuses du maquis de ces deux îles, très ensoleillées. On la retrouve aussi en Corse et en Sardaigne.



Fougère arborescente, Erica arborea (Ericacées)
C’est la plus grande de nos bruyères ; vivace et très ramifiée, elle peut atteindre 4m de hauteur. Elle affectionne les sols siliceux, chauds et secs du pourtour méditerranéen, comme ici. Elle est caractéristique des maquis élevés et s’associe ici aux bosquets de chênes vert et de chênes liège. Les feuilles persistantes sont des aiguilles de 4 mm vert foncé, fixées par 3 ou 4 autour de la tige. Les petites fleurs blanches en cloche forment de denses bouquets et panachent de petits nuages blancs les coteaux de la région au début du printemps (février à mai).
Particularités
La souche massive de cette bruyère est utilisée dans la fabrication des ébauchons de pipes. Ces célèbres pipes de bruyère sont confectionnées à Cogolin dans le Var, et plus loin à St Claude dans le Jura.



Euphorbe arborescente, Euphorbia arborea

Quel contraste chromatique, c'est magique. Cette euphorbe dénudée l'été affectionne les pentes les plus chaudes, enracinée ici dans un éboulis très raide. Elle offre là son visage estival : sans feuilles pendant la saison sèche, seuls apparaissent les rameaux rouges et lisses de l’année. En juin en effet, les feuilles d’un vert bleuté virant au rouge vif lors de la chute et le port en boule en font un arbuste remarquable. On l'avait vu lors d'un précédent article sur Roquebrune Cap-Martin.
Pourquoi cette chute précoce des feuilles?
L'objectif est de laisser la plante dénudée pendant les mois chauds : adaptation à la sécheresse en limitant la transpiration foliaire d'où une économie d'eau...
J'avais déjà vu des sujets encore plus grands au Cap Ferrat, en décembre dernier. Mais là, devant les couleurs saturées devant le rocher qui fait face à la plage de la Palud, je craque!


Pin d'Alep, Pinus halepensis (Pinacées)
On ne le présente plus! Cet arbre peut atteindre 20 m de haut a un tronc souvent tortueux (d'où son charme), une écorce lisse et grise au début (c'est le cas ici), puis épaisse et crevassée tournant au rouge-brun avec les années.
Derrière, on aperçoit le fort du Moulin, qui domine la baie du port, au sud-ouest.
Et au premier plan, une petite crique idyllique juste avant la plage de la Palud.

ne manquent plus que palmes et masque pour le sentier botanique marin quelques mètres plus loin...

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